Proposer, convaincre, s’engager - en politique en particulier mais pas seulement - ces actions déclenchent souvent la violence (ou alors l’indifférence feinte pour ceux qui en ont peur).
Certains pensent même que cette violence est nécessaire pour « forger » une conviction forte et distinctive. On serait un bisounours si on pense pouvoir s’exprimer sans l’affronter.
Pour s’informer, s’instruire ou prendre parti, il faudrait que le débat soit nécessairement musclé et sanctionné par la désignation d’un perdant et d’un gagnant.
Serait-il impossible de progresser dans ses réflexions dans la douceur, d’avancer tranquillement ?
La seule solution « tranquille » serait-elle de s’isoler, de réfléchir et de sceller son engagement avec soi-même, puis d’attendre que ceux qui le partagent se signalent pour créer la communauté nécessairement étriquée qui vous confortera dans vos certitudes. Cet entre-soi vous mettrait peut-être à l’abri de toute querelle du monde mais aurait vite fait de vous lasser.
Partager son rêve
Une solution à la fois douce et ouverte est d’engager un dialogue, de créer un atelier ou un laboratoire. Plus que des convictions, c’est un terrain de jeu que vous proposez.
Jouer avec les autres
C’est toujours de vous que vous partez pour définir ce terrain. Voulez-vous parler des animaux et des hommes, voulez-vous parler de république, voulez-vous parler d’aventure… C’est votre sujet de prédilection qu’il faut identifier, celui qui se cache derrière vos rêves et vos envies, celui qui vous anime et dont vous prenez plaisir à parler.
Quand vous l’aurez identifié, les autres sauront sans peine que c’est votre « cause », que c’est le terrain de votre engagement, le sens que vous portez. Ils auront peut-être envie de venir y jouer.
Mettre les rêves ensemble pour donner envie
Pour avancer tranquillement avec eux sur ce terrain, il n’y a pas de bon point à donner, pas de gagnant ou de perdant à désigner, pas de jugement à porter. Il suffit de définir quelques règles simples. Il s’agit de parler, écouter, partager, écrire, dessiner, chanter, diffuser, … Et il faut juste de temps en temps et si nécessaire, calmer le jeu.
Ce terrain n’est pas clos. Chacun peut y entrer et en sortir : certains font un petit bout de chemin, d’autres restent plus longtemps. Il suffit de savoir qui est là pour profiter de sa présence.
Sur ce terrain, il n’y a pas non plus besoin a priori, de mot d’ordre ou de conviction définitive. Les idées se précisent progressivement par le dialogue, n’existent que dans l’action et disparaissent dans l’inaction.
Ce terrain peut paraitre difficile à construire, encore plus à entretenir dans le temps long, peut-être même utopique. Mais c’est une référence qui peut servir à avancer tranquillement dans les réflexions qui nous tiennent à cœur, les partager sereinement en se tenant à l’écart des haines qui fleurissent aujourd’hui dès qu’il s’agit de s’engager pour une cause quelle qu’elle soit.
Ainsi peut-on rassembler de plus en plus de personnes qui ont envie d’avancer tranquillement, partager leurs réflexions entre eux et avec les autres tout en souriant au monde.