Vous pouvez aussi écouter la version podcast ici :
Quelques liens pour entrer dans l'univers de Barbara :
J’avais interviewé Barbara Albasio, lorsqu’elle avait lancé son projet « Aquamour », voilà bientôt 3 ans.
Elle préparait alors son voyage autour du monde sur la protection de l’eau sous toutes ses forme pour montrer par des exemples et des témoignages concrets que chaque citoyen du monde peut avoir un impact positif pour la préservation de l’eau.
Aujourd’hui, le voyage a été accompli, un film en a été tiré (https://www.mouvement-up.fr/articles/aquamour-un-documentaire-qui-celebre-la-valeur-sacree-de-leau/), une exposition itinérante s’ensuit et Barbara veut aussi incarner l’eau et l’amour dans un lieu ou pourquoi pas créer un festival.
Peu à peu, Barbara donne force et vie à son concept et "Barbara la sirène" devient une "hippocampe avec des ailes".
Qui êtes-vous Barbara ?
Je suis un hippocampe avec des ailes.
J’ai nagé aux quatre coins de la terre, avec des racines à l’Ile d’Elbe, mon fief familial, où je me ressource tous les ans.
J’ai pris mon indépendance à Paris où, adolescente, j’ai appris le français et poursuivi mes études.
J’ai réalisé à 20 ans mon premier voyage seule vers le Brésil, pays où je me retrouve comme en famille tant me plaisent les gens, la langue, la musique, la poésie et l’état d’esprit.
J’ai ainsi commencé à apprendre à associer vie artistique et vie professionnelle.
Puis me voilà toute cassée après un grave accident de voiture. Je perds ma carapace, je deviens ultrasensible. Je me reconstruis en prenant conscience des petits morceaux dont je suis faite et que je dois recoller.
Au gré des accidents de vie - le décès d’un très proche, un divorce - j’hésite entre la voix artistique – théâtre, sculpture, danse – et celle du marketing, et celle-ci l’emporte et me conduit d’abord chez L’Oréal puis chez Renault.
C’est là que j’ai compris que je pouvais apporter ma contribution à l’harmonie des équipes dans les entreprises, être une sorte de fée clochette qui apaise, et aide chacun à trouver sa place, en associant art et management, à l’image de ma propre expérience.
C’est ainsi que je me suis lancée dans l’aventure entrepreneuriale en créant Sensi Ateliers Arts & Sens en 2007, pour apporter l’expérience artistique et sensorielle et réveiller le souffle de la créativité en entreprise. J’ai voulu ensuite la partager dans un livre - Creative Attitude (Dunod 2017) - avec mes proches, mon réseau et tous ceux que je ne connaissais pas avant et qui m’avaient gratifié d’une étincelle dans leurs yeux dans un atelier, dans une rencontre, et en particulier tous les artistes que je côtoie et grâce auxquels j’apporte l’expérience de la beauté : photographe, comédiens, danseurs, chanteurs et chanteuses…
J’ai découvert qu’on pouvait faire évoluer le monde avec ça et je m’emploie désormais à le faire aussi dans mes propres projets autour de l’eau et de l’amour : Aquamour.
Quel est le sens ou la vision du monde qui vous anime aujourd’hui ?
J'ai la sensation que le monde a besoin de plus d’amour.
Les êtres humains que nous sommes compliquent les choses. La nature, les plantes, les animaux sont plus simples : ils se laissent voir dans leur simplicité. Je crois beaucoup au pouvoir de cette beauté nue et simple de la nature, elle m’inspire énormément.
Je ressens beaucoup de souffrance des femmes et des hommes dans ce monde et s’il l’on arrivait à prendre du recul grâce à toute cette beauté qui se donne à voir, si l’on pouvait à notre tour donner, donner, donner … Alors nous trouverions plus d’harmonie, de paix et d’équilibre…
C’est pour ça que je suis attirée par l’art et par la nature. Et ce qui m’attire le plus dans la nature, c’est l’eau.
C’est peut-être le hasard de mon signe, le verseau, celui de mes origines insulaires, l’Ile d’Elbe, de mes fréquentations, et en particulier de celle de Stéphane, mon compagnon breton, avec qui je déroule Aquamour. Cette passion pour l’eau nous relie.
L’eau est vitale, elle est partout. Pourtant, elle n’est pas à égale portée de tous et les activités humaines l’ont salie, mal traitée, mal gérée. Ça ne peut plus durer. On a besoin de prendre conscience de la préciosité de l’eau – et de tous les autres éléments - et d’en prendre soin.
Prendre soin des éléments naturels comme l’eau, c’est prendre soin de nous-même, c’est apprendre à vivre dans un monde sain où il fait bon vivre, avoir des relations saines et humaines.
Quels sont vos rêves Barbara, quelles sont vos envies et comment allez-vous avancer ?
Avec Stéphane, on a partagé notre rêve de tour du monde, partagé notre amour pour l’eau, notre histoire, mis ensemble nos visions et on a créé Aquamour.
Nous avons réalisé ce tour du monde en nous focalisant sur la beauté de l’eau car nous pensons que c’est ce focus sur la beauté qui peut donner l’espoir et inspirer.
Si la pandémie a mis fin prématurément à notre voyage, elle a été l’occasion d’un moment fort d’introspection, elle nous a permis de laisser décanter, de travailler sur le récit du voyage et de nous poser d’autres questions :
N’allons-nous pas trop vite ? Faut-il ralentir ? Ne faut-il pas mieux s’écouter ?
Nous allons maintenant continuer le projet, en faisant de chaque goutte d’eau des rivières, «we go with the flow » :
- En diffusant largement le film documentaire que nous avons tiré de nos voyages (en Israël, Russie, Chine, Mongolie, japon, Vietnam, Indonésie, Cambodge, Philippines, Australie, …) ; notamment auprès des plus jeunes qui peuvent mieux encore faire bouger les lignes,
- En organisant une exposition itinérante de notre récit de voyage et de ses photos,
- En initiant un « oasis Aquamour », un lieu de ressourcement pour se reconnecter avec la terre, avec la nature, avec l’eau, qui sera peut-être situé à l’ile d’Elbe, en Bretagne ou ailleurs…
- En créant un festival itinérant partout dans le monde, pour porter le message de l’eau, de l’amour et de la beauté.
Et puis, poussée par un hasard bienveillant, je me suis prise au jeu d’écrire et d’enregistrer une chanson, une « Aquamour Song », dont je rêve de faire le fil rouge de ces différentes manifestations. Quand la voix sort, quand on réussit à se faire entendre, ça donne de la puissance, de la stabilité et de l’équilibre.
Ce sujet de l’eau, de la fluidité, de l’eau qui nous relie, l’eau dans laquelle on se voit… l’eau qui touche tous nos sens, c’est ce qui me fait avancer et me donne envie de partager, de transmettre.
Quel est votre style Barbara ?
Je poursuis mon aventure avec tous ceux qui veulent participer, ma famille, mes enfants, mes amis, mes partenaires, les artistes et les entreprises avec lesquels je travaille, des jeunes, des associations et des organisations qui sont mobilisées sur la cause de l’eau.
Je fais le choix de l’authenticité et de la vision commune pour me sentir portée par un souffle.
Ainsi, j’avance avec ceux avec qui j’ai tissé des liens stables, pour certains depuis l’enfance, mais aussi ceux - que je ne connais pas tous encore - qui nourrissent de belles visions pour la planète.
Barbara Albasio, interviewée par Pierre Clavel
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