Sur les épaules des managers reposent beaucoup de responsabilités. Cela implique une forte pression sur eux sans qu’ils puissent toujours compter sur le soutien d’autres collègues. La solitude du manager est donc un sujet bien réel malgré le tabou qui l’entoure et bien que les managers semblent être très entourés. Pour diverses raisons, allant de la confidentialité de l’information à la nécessité d’assumer seul la responsabilité, en passant par les choix qui ont un impact humain, être manager aujourd’hui, c’est souvent être seul face à sa décision.
Quels enjeux autour de l'isolement du manager ?
A première vue, le manager n'est jamais seul : il parle à tout le monde, à ses clients, à ceux à qui il rend compte, à ses pairs et à ses collaborateurs. De quoi parle-t-il principalement (si ce n’est pas toujours) ? : des opérations, des tendances dans son environnement, de la performance de son business, des changements qu’il doit mener, des décisions qu’il prend etc.
A l’inverse, il ne parle que très peu (si ce n’est pas jamais) de lui-même, de ses aspirations et de ses émotions. A cela, plusieurs explications peuvent être avancées : il n’y a pas de culture incitant à parler de soi, le manager n’a pas le temps, il n’y voit pas d’utilité immédiate, il a peur de se mettre en état de fragilité vis-à-vis de ses pairs, d’engendrer un climat d’insécurité dans son équipe, il hésite à en parler en privé pour ne pas casser l’ambiance du « cocon ». Peut-etre aussi, se sent-il défié par le vent de l’holacratie ou plus communément par le paradoxe d’un environnement qui consacre son importance sans pour autant lui preter d’attention, si ce n’est à ses résultats. Et pourtant, il en a besoin : il est essentiel d’échanger avec autrui sur ses propres ressentis afin de trouver sa place au sein de l’entreprise.
Comment sortir de l'isolement ?
Prendre conscience de sa solitude est une première étape, en sortir en est une autre.
Faire appel à une personne extérieure, comme par exemple un coach, peut savérer très efficace. Cependant, cela ne peut marcher que de manière ponctuelle et il faut que le courant passe entre les deux personnalités, sans quoi la collaboration ne peut aboutir.
Quoiqu’il en soit, il faut accepter de s’écouter : sortir des préoccupations du court terme, prendre une bouffée d’oxygène, relever la tête pour tendre vers un alignement entre pensée, parole et action.
Penser à ses propres aspirations permet de développer son propre charisme en se dotant d’une force intérieure sereine, qui permet de mieux mobiliser autour de soi.
Il faut aussi comprendre que l’on n’est pas seul dans sa solitude. Des milliers de managers font face à une situation similaire.
Il s’agit alors de profiter ou de créer des espaces de dialogue pour parler de soi, du sens de son projet, pour apprendre à l’exprimer. Partager ses aspirations profondes, c’est déjà admettre qu’on en a, comme tout le monde. C’est aussi se mettre en situation d’apprendre à leur faire confiance.
Dans ces espaces d’expression personnelle, le manager pourra trouver la résonance avec les gens qui aideront à enrichir le sens qu’il porte et à le diffuser, et créer avec eux un espace de partage où chacun prend plaisir au dépassement collectif.
Conclusion : Sur quoi insister ?
Manager, c’est incarner le sens de sa mission. C’est l’energie vitale que porte en lui le manager – comme tout un chacun - qui le lui permet. Cette énergie peut être insuffisamment libérée, devancée par pleins de choses « plus importantes » à faire immédiatement. Tout l’enjeu pour le manager est de renverser l’ordre immédiat des choses pour libérer l’énergie gratuite qu’il a en lui et qui peut le faire changer de dimension.
Echanger sur cet enjeu, c’est mettre l’humain au cœur des transformations. N’est-ce pas l’essence-même du management ?
Ajouter un paragraphe ici.