Dans un monde de plus en plus interconnecté, il demeure important de se recentrer sur l’humain et de le placer au cœur de la vie de l’entreprise.
Nous voilà presque dans une sorte de renaissance, dans une époque plaçant l’Homme au centre du monde et de sa création. Un sujet important, et jugé comme tel par la majorité des salariés, sensible et philosophique.
Se lever le matin, se sentir utile, avoir de l'énergie pour être présent et efficace dans son travail
Créer une entreprise, c’est souvent accomplir un rêve porteur de sens. La maintenir en vie, c’est partager ce sens entre collaborateurs afin que chacun y trouve sa place.
Mettre en avant ce sens, c’est quotidiennement le rôle du dirigeant, celui du manager : « Le bonus c’est une fois par an, le sens c’est tous les jours ».
Il faut être vigilant, expliquer, écouter, comprendre, guetter les signaux faibles. Tout peut devenir rapidement uniforme et morose pour les salariés dans un monde très organisé, contrôlé, bureaucratisé, robotisé, où même l’initiative humaine est parfois vue comme la survenance d’un risque. Alors viennent les « burn-out », phénomène explosif et répandu chez ceux – notamment les jeunes - pour qui les valeurs portées par les entreprises sont une priorité.
Si les salariés sont reconnus, ils trouvent une satisfaction dans leur travail et peuvent dialoguer au sein de l’entreprise, ils sont efficaces et présents. Et n’oublions pas que les salariés sont les premiers ambassadeurs d’une entreprise : s’ils sont fiers de ce qu’ils font, ils communiqueront naturellement et positivement sur l’entreprise.
Faire partie d'un tout, dialoguer en confiance pour inspirer ses collaborateurs et ses clients
L’entreprise est par définition porteuse de sens. Produire des biens et des services, c’est être durablement utile à tous - clients, fournisseurs, collaborateurs -, c’est créer du lien autour d’un message à l’environnement, de promesses aux clients, d’un savoir-faire des collaborateurs, avec une identité, une marque et à travers un dialogue entre tous.
Dialoguer concrètement sur ces thèmes pour trouver les bons mots, les phrases justes, des images parlantes, des exemples inspirants - en particulier ceux des salariés et des dirigeants – c’est pour les collaborateurs, prendre conscience que l’on fait partie d’un tout.
Il y a d’infinies possibilités : parler des réalisations, réfléchir à ce que veulent les clients, mettre en valeur le travail collectif, brainstormer sur les missions, à des moments privilégiés ou quotidiennement, régulièrement ou au contraire de façon inopinée, dans des séminaires, des célébrations, des entretiens, des lancements, des rencontres sur le terrain …
Méditons la petite phrase de Michel Aballea chez Decathlon : « Le leader est celui qui inspire, écoute, encourage l’audace, révèle les talents, et “mange en dernier ».
A chacun de trouver la petite phrase qui lui va bien dans son propre environnement, qui le réveille du risque bureaucratique, grand frein au développement et grand pourvoyeur de frustrations.
Car c’est au dirigeant que revient le rôle d’instaurer une communication et un dialogue confiants au sein de l’entreprise. C’est essentiel pour optimiser le potentiel d’une organisation.
Ce qui est le plus stable aujourd’hui dans une entreprise, ce sont ses femmes et ses hommes. C’est un peu contre-intuitif à l’heure où l’on prône le tout flexible en matière humaine. Mais en même temps, il semble que l’accélération des évolutions technologiques raccourcit considérablement la durée d’usage des investissements et des modes d’organisation et de fonctionnement. Dès lors, la créativité et les talents deviennent de plus en plus essentiels à la performance. De plus, la France est confrontée à une crise des talents sans précédent, comme les autres pays européens, en raison de l’impact du vieillissement de la population. Les salariés deviennent alors les « investisseurs » des entreprises: ce sont eux qui choisissent d’y investir leur temps, leur énergie et leur talent.
Se serrer les coudes, avoir des repères communs pour dépasser les difficultés opérationnelles
Mais l’entreprise c’est aussi la capacité à gérer des risques, à faire face à l’imprévu, à des incidents ou des accidents, à résoudre des questions nouvelles, à avancer dans des terrains inconnus ou à surmonter des crises.
Dans ces situations délicates, difficiles, nouvelles, parfois conflictuelles, il faut être agile mais aussi soudé. La partage d’un sens, la notion de ce qu’il est utile de faire, la connaissance de son propre talent, de celui des autres, de valeurs d’action et plus généralement de tout repère utilisable rapidement dans l’action, vaut probablement autant que tous les plans de survies détaillés.
Quelques interrogations pour envisager demain ?
Peut-être pouvons-nous nous demander :
- Comment les changements technologiques et les modèles commerciaux affectent les méthodes de travail,
- Quelles sont les définitions de poste et les compétences requises, quels métiers seront amenés à disparaître, lesquels apparaîtront et lesquels évolueront, de quelles nouvelles compétences auront besoin nos collaborateurs,
- Quel plan de formation répondra aux besoins futurs en matière de compétences et de nouvelles fonctions,
- Quelles seront les caractéristiques des futurs leaders, etcomment combiner la rémunération et les avantages connexes(travail flexible, protection sociale, dispositifs de retraite)?
Mais peut-être pouvons-nous aussi - de façon plus synthétique - nous demander ce que sera l’entreprise de demain : certes un groupe organisé de femmes et d’hommes qui s’entendent afin d’agir dans un but commun, qui occupe une place centrale dans nos vies, façonne la société, nos usages, notre quotidien, que l’on soit salarié ou consommateur ; mais désormais, plus que d'y trouver un bon poste avec un bon salaire, un lieu où les salariés s'épanouissent et évoluent, où leur vie privée est respectée, où ils se sentent utiles, expriment leur personnalité en tant qu’individu à part entière, suivent un cap et l’atteignent grâce à leur environnement de travail.
Mettre le sens au cœur des opérations de l'entreprise, c'est se mettre à chercher l'étincelle de chacun qui va nous faire avancer collectivement.
Mettre l’humain au centre de l’entreprise est source de croissance, surtout dans notre monde actuel, de plus en plus ouvert en matière de mode d'entrepreneuriat, d’association et de création d’entreprise.
Remerciements : un grand merci aux professionnels qui nous ont apporté leur expérience et leur point de vue, ainsi que leur temps précieux : ….Larbi Touahir, Chrystelle Roger , Pierre-Arthur Chatard, Franck Amalric, Franck Larue, Valérie Pompilius , Lauriane Boriello, Mélanie Portmann , Sophie Saveuse , Gilles Haon , Jennifer Edle Von Graeve , Yves Chevalier, Josephine Boulinguez, Elsa Lemaitre, Christine Vigne , Frédéric Picq, Morgane Leromanser , Isabelle Albertall, Henri de Noblens, Marc Antoine Garrigue, Amanda Benzikri, Jean Pierre Godbillon, Matthieu Evrard, Fabrice F Seng, Brice Pellerin , Joséphine Copete, Antoine Rose, Solenne Xavier Bastie, Gilles David , Julien Vinckel, Elisabeth Vieyra , Lior Eshet, Khalid Medaghri, Alexandre Dauberville, Sarah Sneessens , Jean-Yves Bellaclas , David Castaing, Thomas Bégon, Pierre Roubin, Patrick Derderian , Frédéric Engel , François Chevalier , Henri Kayser , Valérie Graylen , Marc Fargeas, Christian Bailly.