La rencontre : un joli mot qui porte l’espoir d’avenir ou la confrontation née de l’incompréhension. Le changement de monde, voire le changement de civilisation auquel nous assistons aujourd’hui va donner à ce mot une importance de plus en plus grande. Aujourd’hui on a besoin d’ouverture, de fraternité, de créativité, d’amour.
Mais comment se rencontrer pour libérer ces énergies ?
Les événements extérieurs - les mouvements des populations qui veulent améliorer leur vie, la mise en œuvre de moyens de communication puissants, les menaces liées aux changements climatiques, … - vont provoquer de plus en plus d’occasions de rencontre.
Les situations risquent d’être de plus en plus conflictuelles à chaque fois, si on ne change pas de regard sur les opportunités qu’elles offrent.
Il s’agit de profiter de chacune de ces opportunités, contraintes ou recherchées, pour apprendre à construire ensemble : provoquer la rencontre des rêves de chacun pour porter sur le futur un regard humain où chacun fait attention à l’autre et donc aussi à soi.
Les plus anciens des baby-boomers (génération X) ont plus de 70 ans maintenant.
Ce sont eux qui ont construit la culture d’aujourd’hui qui porte en elle une interrogation sur un changement de civilisation : c’est en assumant que ce changement de civilisation advient que l’on va pouvoir construire un lien véritable entre les générations.
Engager maintenant un dialogue sur ce changement, c’est proposer une aventure humaine collective qui va permettre à tous les âges de se parler.
Il est temps pour les anciens de comprendre ce qu’ils ont produit et pour les jeunes d’engager des projets universels à la hauteur de cette transition. Etablir un lien entre jeunes et anciens, en dépit de leur dynamique totalement différente, pourrait servir d’exemple pour toutes les générations.
Comment établir ce lien ?
On pourrait imaginer de lancer des projets, des petits, des grands, pour la France, pour le monde, animés par des binômes anciens/jeunes qui partageraient leurs rêves d’avenir. A l’occasion émergeraient des rêves communs pour le monde et s’ouvrirait un grand débat qui en permettrait la diffusion.
Regardons maintenant quel pourrait être le rôle de chacun dans cette aventure…
Les plus de 70 ans
Ils ont le recul des expériences vécues qui ont amené à la situation actuelle. Ils ont par nécessité physiologique la sagesse des efforts simples et le besoin de légèreté pour vivre le mieux possible la fin de leur histoire.
Comme dans les sociétés primitives, reconnaître les richesses des anciens, c’est les aider à les révéler, prendre soin d’eux et entendre leur parole pour éclairer le monde.
Les 55 à 70 ans
Ils sont conscients des choix qu’ils ont fait et de la mission déjà accomplie. L’énergie est toujours là. Ils ont encore le pouvoir de se faire entendre et comprennent qu’il faut faire de plus en plus attention aux autres et à soi-même : c’est l’apparition de la spiritualité consciente.
Ils peuvent initier un dialogue en créant des espaces pour stimuler les rêves et leur puissance créatrice.
Les 38 à 55 ans
Ils sont dans un état intermédiaire : dans une vie encore très active, sans trop de recul sur l’ampleur des transformations. Ils doivent composer avec les jeunes, avec des cultures totalement nouvelles, en rupture avec leurs connaissances.
Ils peuvent apprendre à surfer sur les vagues de la transformation et devenir ainsi les promoteurs d’une culture de la transition permanente.
Les 18 à 38 ans
En rupture avec les générations passées, ils veulent se construire essentiellement par le sens qu’ils trouvent dans leurs activités. Ils découvrent ou recherchent la solidarité et le pari de projets collectifs. Il se sentent en charge de préparer l’entrée dans la nouvelle civilisation.
Ce sont eux qui apportent l’énergie des transformations.
En installant un dialogue profond entre les générations, on libère le potentiel créateur de chacun pour établir une culture où les femmes et les hommes se rencontrent et se parlent vraiment.