J’ai trouvé un sens à ma vie, voire le sens de ma vie : je réalise cet alignement entre ce pourquoi je pense être là sur terre et mon environnement immédiat et lointain. Tout est en phase : mes comportements, mes envies, mes valeurs, ma place dans la société et ma connexion à l’univers.
Alors bon, le boulot…peu importe pourvu qu’il me donne à manger.
C’est un moment à passer, bon ou mauvais.
En temps, c’est quand-même un quart de ma vie active… mais je mets les protections qu’il faut pour qu’il ne dérange pas ce bel alignement que j’ai construit.
Je n’ai de compte à rendre à personne là-dessus mais quoiqu’il en soit, ce n’est tout de même pas de ma faute si ma boite n’est pas complètement clean.
Et je n’ai pas le choix de toute façon. Dans mon secteur, ils sont tous pareils ; ils font la course à la performance et j’en suis un maillon. Alors je joue le jeu d’autant que j’aime bien la compétition.
Une caricature ? Non, le discours convenu d’il n’y a pas si longtemps, le temps où l’on ne parlait pas trop de son boulot… sujet convenu, fastidieux voire un peu honteux.
Aujourd’hui on entend plus cela, notamment des plus jeunes d’entre nous. Chacun voudrait inscrire son travail dans ce bel alignement qu’il construit.
Mieux, beaucoup voudraient même pouvoir s’en enrichir, comme s’était déjà le cas pour certains « belles » situations professionnelles où l’on « faisait ce dont on avait envie » : dirigeants, artistes, médecins, …
Il ne s’agit plus d’établir un compromis entre la vie personnelle et la vie professionnelle, ou de réaliser un « équilibre » vie pro/vie perso. Il s’agit bel et bien de faire résonner les rêves et les envies qui les portent pour que l’une et l’autre nous permettent de trouver notre place dans la société.
Mais comment faire ?
Y croire d’abord… C’est développer notre aptitude à rêver : se mettre en position d’écouter et de prendre nos intuitions « au mot » pour les rendre puissantes et vivantes.
C’est surtout le faire dans toutes les facettes de notre vie, à la maison, au travail, à la ville, en société.
C’est aussi avoir l’exigence de s’en inspirer certes pour éclairer notre chemin mais aussi et surtout notre quotidien.
C’est enfin s’avoir voir l’énergie qui se trouve dans l’association des choses : demain et aujourd’hui, la parole et l’action, les rêves et la réalité, ma vie perso et ma vie pro.
Qu’est ce que je rêve d’entendre aujourd’hui ?
J’ai trouvé un boulot que j’aime. Le matin je me réveille content d’y aller. Je travaille avec des gens que j’aime, dont certains sont devenus des amis. On y parle du futur avec confiance et j’y prends ma part car je me sens en phase avec cette entreprise qui stimule une partie de moi. Je parle à mes amis de ce qu’elle m’apporte et peut-être aussi de ce qu’elle apporte au monde. Dans mon quartier, tout le monde sait que j’y travaille et ce qui j’y fais. Cette reconnaissance me donne envie d’agir pour toute la communauté.
Une utopie ? Bien sur que non. Imaginez simplement que celle ou celui qui parle soit l’aide-soignant(e) d’un hôpital.
N’auriez pas envie de l’applaudir ?